[Hearing music from the deepest forest][libre?]

Un oiseau noir bleuté vole dans les bois, son plumage tacheté de vert par la lumière qui joue sur les feuilles. Les ailes larges et courtes du volatile lui permettent de se faufiler entre les branches, vif et insaisissable. Seul couleur qui tranche, sur le poitrail de l'animal se dessine une tache rouge d'une forme singulière. Finalement, après s'être enfoncé dans les bois, jusqu'à ce que les arbres deviennent plus grands, plus haut, plus vieux, l'oiseau ralenti son vol, tournoyant nonchalamment autour des troncs. La créature, après moult détour, se pose sur une branche bien trop large pour elle, et for près du tronc qui plus est.

Avec un soupir étouffé, le corps de l'oiseau s'étire et se déforme, tandis que ses ailes deviennent des bras qui rattrape avec délicatesse le violon rouge sombre qui se détache de sa poitrine. En quelques instants, James avait repris son apparence de bipède. Il avait provisoirement troqué son élégant costume contre des vêtement un peu plus confortable, grâce à leur coupe étrange. Le pantalon était relativement simple, près de corps sans excès, rentré dans les hautes bottes de cuirs souples. Le haut par contre, était plus qu' insolite. Le bras gauche, contrairement au bras droit, était nu jusqu'à la nuque, pour ne pas entraver les mouvement de l' archet. Le col montant enveloppait le cou mince du démon, et il était simplement tête nue, ses cheveux de la même nuance que les plumes de l'oiseau. Confortablement installé sur sa branche, le dos appuyé sur l'écorce, le menton sur le violon, l'ancien vampire resta quelques secondes immobile, l' archet levé, avant de commencer à jouer.

La mélodie était vive et enlevée, et à une oreille novice simplement pleine de joie de vivre. Mais quiconque écoutait avec plus d'attention sentait derrière cette joie une sorte de rage et de malignité qui hérissait les âmes le plus pures, et pourrait dangereusement corrompre les autres. Une telle musique pouvait attiser les différents, souffler sur les braises des vieilles colères et encourager l'agressivité dans les coeurs. Le mince sourire du musicien était impénétrable, tandis qu'il s'adonnait à sa passion, et autour de lui le monde semblait plus vif, débordant d'une vitalité exubérante et malingre, l'herbe douloureusement plus verte et l'air plus tranchant, exaspérant chaque détails. Sur la volute du violon, la gargouille semblait sourire. Une légère brise s'était levée, provoquant sur la peau blanche du démon un kaléidoscope de lueur verte, tandis qu'au-dessus de lui les feuilles frissonnaient. Autour de l'arbre, le chant des oiseaux s'était tu. Les animaux semblaient à la fois fuir et se rapprocher, suivant leur tempérament. Le plus faibles restaient cachés, tandis que les plus gros provoquaient un remue-ménage de plus en plus bruyant.

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Ourien était maintenant suffisament sur pieds pour tenter une promenade seul. Voyant le temps, il s'était enveloppé d'une grande cape doublée de fourure noir, il avait par habitude pendue son épée à son coté, et était partit au hasard de ses pas, laissant sa beauté natural attirer nombre de regards sur lui. Il avait ensuite quitté la route et se retrouvait désormais dans une partie de la fôret qu'il ne conaissait pas.

Le vent se mits à souffler, ses long cheveux noir, volaient tout autour de sa nuque, laissant appercevoir, seul coqueterie sur cet éphébe silencieux, un collier sertit d'une énorme émeraude, sa pierre, symbole de son haut rang et de sa naissance princiére. A mesure qu'il s'approchait de ce qui semblait être une clairiére, le vent redoublait de force et une l'on put commencer à attendre une musique envoutante.

Bien qu'il n'eu pas beaucoup fréquenté les bals et autres spectacles musicals à la cour du Roi Cirdan, étant souvent en expedition militaire, il pouvait assurer que cette musique ne pouvait être elfique, du fait de sa violente beauté, elle ne pouvait avoir qu'une origine divine, il le sentait au fond de lui.

Il arriva alors à la clairiére. La source de la musique était là, perché en haut d'un arbre, une superbe créature à l'allure de jeune homme jouait d'un violon, déchainant par sa musique les éléments autour de lui.

Littéralement possédé, James s'était lentement redressé, toujours appuyé contre l'arbre, les yeux presque clos. Ses doigts bougeaient si vite qu'il devenait difficile de suivre leurs mouvements, et les notes égrenées semblaient entraînées dans une sarabande à couper le souffle. Les mouvement de l'archet était vif et précis, découpant la mélodie avec une précision chirurgicale. La violence des éléments qu'il déchaînait semblait ne pas l'attendre, et il gardait son mince sourire.

Alors qu'il entamait un mouvement pizzicato, le démon perçut enfin l'arrivée du général elfique, mais ne cessa pas de jouer, au contraire... Lentement, il se releva, marchant tel un funambule vers la pointe de la branche, les autres s'écartant à son approche. Arrivé au bout, il sembla un bref instant se maintenir ainsi, en apesanteur, tel un être pur et éthéré, mais il descendit doucement vers le sol, se retrouvant face à l'elfe, tandis que le morceau se concluait sur une dernière envolée.

Délicatement, l'ancien vampire retira son précieux violon de sa clavicule, le tenant fermement, l'archet dans son autre main, ses fascinant yeux verts fixant le vide. Soudain, il parut se rendre compte de la présence de l'autre, non loin de lui. Ses yeux se tournèrent vers l'autre, l'observant avec curiosité. Alors, c'était cela, un Elfe? voilà qui était intéressant. Avec un temps de retard, qui pouvait passer pour de la timidité, le démon articula doucement:

"Bonjour..."

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La musique continue d'affluer dans les oreilles d'Ourien, les notes le prennent litteralement dans leur danse, il n'avait jamais était très attiré ni même touché par la musique, mais la musique que l'on entendait dans les royaumes elfiques et les champs de batailles était tellement différent de celle çi. Elle avait cette touche, ce je ne sais quoi de mystique qui la rendait unique. Les doigts qui se déplacaient sur les cordes à une vitesse allarmante finissaient l'envoutement.

Ourien vit, enfin ses yeux, son esprit étant partit bien loin. le jeune homme descendre majestueusement de son arbre, s'approcher de lui et finire par le saluer.

Ourien reprit ses esprits, ses yeux se réeclairèrent. Les deux hommes s'observaient comme deux phénomène de foire, comme s'ils avaient été jusqu'alors seuls au monde et qu'il se rendaient compte qu'en fait, d'autres personnes vivaient sur leur planéte. Ce jeune homme brun était beau, d'une beauté proche de celle d'Ourien, ses cheveux eurent été plus longs qu'on eu put le prendre pour une jeune femme. Mais il avait ce sourire et cette lueure dans les yeux, cette chose qui vous dit "mefie toi, je ne suis pas que ce que tu vois".

Ourien finti tout de même par se dire qu'il vaudrait mieux, pour ne pas offenser son interlocuteur, repondre à son salut. Effectuant un effort anormal, il finit tout de même par articuler:

-Bonjour jeune homme, ce n'est pas dans mes habitudes, mais je doit vous féliciter pour cette musique.

James fixa l'elfe en souriant, ses yeux opalin luisant encore de la musique. Il paraissait étrangement enfantin dans cette singulière tenue. C'était la première fois qu'une de ses mélodies envoûtait quelqu'un à ce point. On lui avait raconté que cette race était particulièrement sensible à la musique, mais à ce point, c'était proprement surprenant! Et sa beauté... On ne lui avait pas mentit, la perfection des traits de l'autre était harmonieuse, de long cheveux noir encadrant un visage majestueux et doux, tandis qu'une riche cape bordée de fourrure enveloppait un corps mince et musclé. Le démon comprenait désormais le pouvoir de fascination que pouvait exercer ces êtres.

Et il comptait bien l'ajouter au sien, d'un manière ou d'un autre. Avec un moue adorable, l'ancien vampire pencha légèrement la tête sur le côté, les yeux légèrement levé sur la haute stature de l'elfe, semblant attendre une réaction de sa part. Lorsqu'elle vint enfin, James sourit malicieusement. Il effectua une sorte de révérence légèrement ironique avec de répondre avec espièglerie:

"Vous m'en voyez fort flatté, monsieur...?"

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Ourien, était, il faut l'avour, un peu troubler par cet être, ni humain, ni elfique,lui que l'on n'avait que très rarement perdre son aplomb et son arrogance face à quelqu'un, se trouvait desormais légérement pantois, était-ce à cause de ce jeune homme ? Ou a cause des événements récents qui l'avait bouleverser au plus profond de son être ?

Le sourire malicieux et cette parodie de mondanité reveillérent néenmois la fierté et l'orgeuil d'Ourien, il se reprit et gardant cette hésitation dans les gestes et dans la voix, avança de quelques pas dans la clairiére.

-Trève de flateries jeune homme, votre musique était belle mais je ne me suis pas non agenouillé devant vous. Dites moi plutôt a qui, ou a quoi je parle, je n'aime guére ne pas savoir de quel essence est faite mon interlocuteur.

Bien qu'Ourien faisait preuve d'une mauvaise foi flagrante, il tentait toutefois de garder sa stature Princiére. Il continuait sa marche dans la clairiére, dans l'espoir qu'un souffle d'air lui ravirait cette envahissement paralysant de son esprit qu'il avait ressentit depuis l'audition de la musique.

James se repris à son tour, avec un rien d'ironie, se redressant à son tour, même si sa taille n'était pas aussi haute que l'elfe, cela ressemblait plutôt à de la moquerie, mais en restant espiègle, et pas méchant... En tout cas pour le moment. Après la musique, le silence et l'immobilité de la clairière était proprement assourdissante, même si le démon ne paraissait pas en ressentir les effets.

L'autre et lui semblait être les seules créatures douées de vie dans ce cercle, et même les arbres semblaient changés en pierre, des troncs majestueux au plus délicates feuilles. La tête légèrement penchée, pivotant sur lui même, l'ancien vampire suivait la marche de l'autre, dont le maintient noble accentuait encore la beauté et la majesté de ses traits. En reproduisant quasiment à la perfection ce pas, le démon se rapprocha de l'elfe, avec un sourire joueur.

"Vous voulez savoir qui? Je me nomme James, pour vous servir Seigneur..."

Il fit mine de tirer un chapeau invisible, un main posée sur la poitrine, le buste incliné. Après quoi, il se releva d'un pirouette, se tenant bien droit, le menton crânement relevé. Cette attitude semblait parfaitement immature, mais cela l'amusait grandement.

"Mais quoi... Hum... Eh bien, je suis... Piquant comme la glace, vif comme le feu follet, doux comme l'agneau, bavard comme la pie, matois comme le renard, Moqueur comme le merle! Je suis tous cela, et plus encore..."

Pourquoi lui dire simplement qu'il était un démon? C'était trop simple... James préférait entretenir le mystère, et garder le secret sur sa véritable nature était si divertissant!

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Le petit manége de l'autre, qui semblait prendre un malin plaisir à singer ses allures nobles, mélé à la géne inhabituelle qu'il ressentait en présence d'un inconnu, commençait à serieusement énerver Ourien. Ses gestes se faisaitent certes plus vifs, plus secs, peut être plus ostensiblement angoissé aussi, mais l'atmosphére étouffante qui c'était certainement l'atmosphére ettoufante de la clairiére qui torturé le plus ses nerfs. Les sentiments au fond de son être semblait vouloir le rendre fou. Cette personne, voir même cette chose, devait avoir quelque chose de diabolique pour reussir à le retourner ainsi. Il avait autant envie de lui enfoncer son épée dans le flanc que de l'inviter à dejeuner dans une taverne et cet endroit lui inspirait autant de serainitée que d'angoisse. Décidement il avait eu bien tord de partir dans ce coin de la fôret.

-James... Un nom plus humain qu'elfique si je ne m'abuse, vous ne seriez pas de cette ignoble engeance tout de même ?

Il se décida de se retourner pour faire face à James, on n'allait tout de même pas voir Le Grand Marechal du Roi Cirdan, céder face à un enemie si facilement. En revoyant le visage de James et en entendant la suite de ses paroles, il crut voir un autre visage, plus familier, celui de Jolinar.

-Jeune homme, je crois que vous n'êtes pas tombé sur le bon membre de ma famille, vous vous entenderiez à merveille avec mon petit cousin...Vous êtes aussi arrogant, hautain, fiére, pretentieux, maniéré que lui, et à voir votre acoutrement, vous n'êtes certainement pas moins fiére de vos hautes origines que lui.

Il était étrange de voir à quel point, tenir un discourt si agressif pouvait redonner à Ourien l'aplomb qu'il pouvait perdre. au fur et à mesure que cette accumulation de blames tombait, sa voix prenait des accents plus sur d'elle, et ses yeux arrivaient enfin à fixer avec plus d'intensité son interlocuteur.

James avait reprit sa marche, laissant là le pas plein de noblesse de l'elfe pour une démarche plus sautillante. L'autre semblait de plus en plus mal à l'aise, ses geste secs le montrait. On lui avait pourtant décrit les elfes comme étant des créatures sages et posés... Celui là semblait différent, comme s'il portait en lui quelques chose... Les démons entait ce genre de sentiment... Comme une flétrissure sur une peau délicate...

Soudain, l'ancien vampire stoppa son manège et se tint immobile, les yeux baissés. Il semblait qu'un masque était soudain tombé, révélant chez lui une tristesse insondable. Seulement, il réussit à se reprendre bien vite, donnant l'impression d'être incapable de tenir en place. Cet elfe l'intéressait, ne serait ce que parce qu'il semblait bien tourmenté.

"C'est hélas mon nom et je ne puis le changer, même si je n'appartient pas à cette 'ignoble engeance'"

L'elfe se tourna face à lui, le toisant de toutes sa hauteur, lâchant avec une assurance de plus en plus affirmée ses blâme, avec l'autorité de celui à qui on ne résiste pas. Avec un sourire d'excuse, James écarta les bras, comme s'il prenait l'étouffante clairière à témoin.

" Seigneur, j'ai peur de comprendre? Vous m'avez demander de quoi j'étais fais, et je vous ai répondu avec diligence... Quant à ma haute naissance, je n'ai pas à m'en vanter, puisqu'elle est depuis longtemps oubliée... Et c'est vous que le destin a mené ici, pas votre cousin..."

James fixa son interlocuteur dans les yeux, se rapprochant doucement, ses yeux opalin parcourut de scintillement hypnotisant. Soudain, il s'arrêta, et demanda de de sa voix la plus douce:

"Pourquoi tant de souffrance cachée? Cherchiez vous l'apaisement parmi les feuillages?"

L'attitude du démon semblait empreinte d'un respect nouveau, et il n'avait plus grand chose du feu follet irritant qu'il était quelque instant plus tôt... Il semblait au contraire être redevenu le violoniste virtuose, créature éthéré ne vivant que pour sa musique.

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Ourein s'était également stopé, ils se faisaient maintenant face. L'autre le toisait de haut en bas, soudain une vision vint à l'esprit d'Ourien. Un charognard. Oui, un charognard, un renard s'escrimant sur un animal mort, un vautour s'envolant des lambauts de chair dans le bec. Le beu brun cherchait une faille, un endroit où inserrer ses serres pour arracher, un os, un muslce, un organe, peu importe tant qu'il depeçerait.

Ourien se rendait de plus en plus compte que l'autre le prenait dans un traquenard, soit que dès les premieres notes de son violon ce fut le but, soit qu'il avait lançé son piége au moment où il avait apperçu Ourien, mais l'instinct de guerrier d'Ourien prenait peu à peu le pas sur son angoisse croissante.

il aurait bien dégainé son épée et reserver le même traitement qu'il avait jusqu'alors reservé à la plupart de ceux qui l'avait provoqué en combat. Malheuresement, voyant la carrure du beau Brun, il se doutait bien que son corp n'était pas là son seul avantage, ainsi, dans sa lucidité de stratége, il se dit qu'un combat physique serait inutil, il allait devoir user de l'arme, bien plus difficil à utiliser que ne le sont les épées et autres outils tranchants, celle de son cousin, la parole.

-Vous, jeune homme, tout droit venue des cours où des quartiers chics, osez me demandez si j'ai des blessures dans mon âme ? Alors je vais prendre la peine de repondre à votre idiotie. Un elfe qui a menée des armées de plus de 20races différentes, sur un nombres de royaumes et d'Empire que vous ne pouvez imaginez. Qui a combattu toutes sortents d'ennemis, en duel, en battailles rangés, dans des embuscades, que sais-je encore. A au fond des pupilles, des images gravés, on ne peut n'être pas touché par ces violence, certe on finit par vivre avec, on en fait abstraction lors des combats, mais la nuit, les fantômes de ceux que vous avez tués reviennent invariablement vous hanter. Oui, l'appaisement on le cherche, mais pour les gens comme moi, je crain qu'il n'y ai pas d'endroit où le trouver.

L'expression de James ne changea pas, mais intérieurement, il souriait. Cet elfe était fin, sans doute comprenait il que cette clairière était un piège sucré qui engluait quiconque y entrait, et il avait décidé de se battre. Seulement, il paraissait plus à même de manier l'épée et les ordres plutôt que la rhétorique. Mais le démon restait méfiant. Il n'avait encore jamais vraiment côtoyé d'elfe, aussi avait il encore tout à apprendre de cette race. Seulement, en lui répliquant ainsi, l'autre lui apprenait sa vie, et même de manière fragmentaire, c'était plus que suffisant pour James. Tout au long de sa diatribe, il n'avait cessé de la fixer dans les yeux, les siens étant parcouru de lueur fugitive tandis que l'autre revoyait les moment fort qu'il évoquait. Mais ce n'était pas cela que l'ancien vampire recherchait.

Il y avait autre chose, il en était sûr, quelque chose de plus récent, de plus volatil que la mort au milieu de grandes batailles... que cherchait il à cacher, cet elfe, sous son flot de paroles? Quel lourd secret portait il? Il semblait tirer un grand orgueil de ses batailles... Sans doute n'était il pas un simple soldat... Mais bien sûr... sans doute était il un officier... Avait il commis une erreur? Mais c'était récent... Il lui faudrait en apprendre plus. Insidieusement, sans que cela soit perceptible, le démon cherchait à captiver son auditoire, Alors qu'ils étaient pour l'instant immobiles tout les deux. Dans ses yeux vert, des souvenirs semblaient passer comme de dangereuses et belles sirènes. Des souvenirs qui ne lui appartenait pas. De sa voix douce, comme s'il éprouvait de la compassion pour le guerrier blessé, James pris la parole à son tour.

"Pourquoi cette volonté de me voir comme un enfant? Vous êtes bien placé pour savoir que l'habit ne révèle en rien ce que recèle l'âme... Qui comprendrait votre grandeur au combat, simplement en vous voyant tel que vous êtes? Qui comprendrait combien votre force est grande et ô combien votre lame est vive?"

Le démon marqua un pause, fixant l'elfe de son regard enivrant comme absinthe.

"Oui, qui..."

Il se rapprocha encore d'un mouvement si fluide et lent qu'il en était imperceptible.

"Qui comprendrait la danger que vous représentez?..."

L'ancien vampire avait murmuré cette dernière phrase, sentant qu'elle serait décisive. Il tenait quelque chose, un trouble dans ce coeur vaillant, une graine noire et luisante nichée là ou l'orgueil possède son fief, là où l'autorité devient tyrannie...

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Sans pour autant paniquer, Ourien commençait à être inquiet, assurement l'autre était un maitre dans son art, à ne pas manquer il savait manier les mots, et ce bien mieux que quiquonque, il savait ne pas se tromper en pensant que l'autre avait su détruire bien des âmes en glissant ses paroles pernicieuses.

Mais on ne l'y prendrais pas, pas lui, Lui Ourien, il se le repetait encore et encore, il ne pouvais pas tomber face à un enemie de ce genre, qui n'était même pas un elfe. Il le savait, il ne pourrait jamais tomber que par quelqu'un de sa race. Cette vieille tradition de son peuple lui redonnait courage. Il n'allait pas se laisser demonter, et surtout il n'allait pas perdre son aplomb de Grand Marechal.

-Vous souhaitez me voir vous prendre pour un adulte, et bien cessez vos flatteries mielleuses, elles n'ont point d'effet sur ma personne. Vous n'aurez pas été le premier à essayer.

Il savait que ce qu'il allait tenter était certainement vain mais tant pis, il souhaitez se sortir de cette perilleuse situation, il voulait jouer cartes abbatus ce qui était son domaine, s'il parvenait à y amener l'autre, il savait qu'il aurait une chance d'en sortir au plus vite.

-Cessez également de vous cacher dériére ce masque, vous n'êtes pas au théatre et je ne suis point ici pour vous donner la replique, arrétez vos allusions et soyez clairs. N'essayez point de penetrez ainsi mon âme, vous ne ferez que vous casser les dents. Et quand au danger que je représente et qui semble tant vous interesser. Je ne suis un danger que pour les enemis de mon Roy.

Il entendais déjà l'autre rejeter en bloc ces accusations ou continuez à tenter de l'abbatre en partant sur une tirade sur sa défférence face à Cirdan, sur sa soumition qu'il projetait sur ses hommes pour avoir l'impression de diriger quelque chose. Ainsis se préparait-il à trouver un moyen de s'en défendre, ou une autre parade, quelque chose, n'importe quoi..

James Montrait toujours une façade lisse à l'elfe, mais en vérité il sentait l'angoisse monter chez l'autre, et s'en délectait. Il avait touché juste, il y avait un défaut dans la cuirasse de son adversaire, un défaut qu'il allait devoir élargir, élargir jusqu'à ce que l'armure se brise et met à nu cet être si fier. Oh bien sur, il résistait, pourquoi ne le ferait il pas? Pourquoi ne pas se débattre après tout, c'était une affaire d'honneur... Oui, d'honneur... Le violon s'était depuis longtemps dissous dans l'air oppressant de la clairière...Le démon tendit doucement la main, frôlant l'épaule de l'autre, commençant à doucement lui tourner autour, sans le quitter des yeux une seconde.

L'ancien vampire lui imposait son regard, profond et empoisonné, un verre d'absinthe qui ne se vidait jamais, un océan empoisonné où scintillait des lueurs aussi douces et pernicieuses que des promesses. Cela ne plaisait pas, mais il fallait déjà résister à l'action sournoise des paroles... Après un tour complet, James s'arrêta à nouveau face à l'elfe. Sa voix se fit doucement moqueuse.

"Des flatteries? C' est la vérité il me semble..."

Tout proche de l'autre désormais, il le fixait droit dans les yeux, devinant que l'orgueil du combattant l'empêcherait de baisser la tête aussi bien que s'il l'avait immobilisé lui-même. Le Roy... A ce mot, un les yeux de l'elfe s'était voilés... Oh, si peu... Mais le démon l'avait vu, et même sentit. Il tenait quelque chose, cette fois. Sa voix douce se lovait dans les oreilles pointues de l'elfe comme un serpent.

"Je vous ai déjà tout dit... Le Roy... Qu'avez vous donc fait... Pour mériter son opprobre?"

Un lien s'était fait dans l'esprit de James. Cet être mettait l'honneur au dessus de tout... Et il avait cillé en parlant du Roy... Donc... Voyons la réaction maintenant...

La musique s'était tue de longues minutes auparavant...
Reprenant sa marche, la louve tenta de flairer une quelconque piste qui aurait pu la faire retrouver un accent d'instrument.
Rien... Les notes avait disparu aussi surement qu'un rayon de soleil derrière un epais nuage gris et le silence ambiant, anormal et pesant, commençait à inquieter Brume.

Hésitante, la truffe en l'air sans pourtant humer d'odeurs dangereuses, elle se mit à continuer sa route à petits pas.
Elle devait désormais se trouver non loin du lieu d'où émanait tout à l'heure la musique envoutante, sauf si celui ou celle qui en était l'auteur avait reprit sa route...

Elle stoppa.
Une odeur particulière parvenait enfin à son museau lupin. Une fragance inconnue, certes, mais il y avait bien là bas, sans doute dans ce qui ressemblait à une petite clairière, quelqu'un.

De derrière les derniers fourrés de l'orée, Brume, toujours louve, s'apperçoit en fait que le bipède, l'elfe a fiere allure, n'est pas seul...

Levant le nez en l'air, elle hume vers la clairière, intriguée bien sur, mais quelques poils de son dos se hérissent sans qu'elle puisse déterminer pourquoi.

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Ourien, trop absorbait dans sa dicution avec James, n'ententit pas approcher la louve. Quand bien même il l'aurait entendu, il n'aurait rien envisagé, trop impliqué qu'il était avec cet être étrange qui semblait tout voir. Comment pouvait-il faire cela, il ne pouvait n'être que divin pour pouvoir lire dans Ourien comme sur une stéle.

Comment pouvait-il être au courant de ses démélés avec le ROy de l'archipel. De sa defaite dans la defense de la ville des elfes marins, cela se pouvait comprendre, Ourien en avait parl publiquement au mariage de ce dernier, mais la nouvelle de son renvoie de la millice avait été gardé uniquement dans les hautes sphéres de l'archipel, à moins qu'il n'en fisse partit il ne pouvait guére être au courant. Ou alors, dans sa perfidie, tentait-il un coup au hasard, esperant par ce fait faire mouche. Ourien, par un sursaut d'espoir, opta pour cette possibilité et mis toute sa crédibilité à rejeter les paroles de James, il rit doucement, puis regardant le démon avec un léger regard ironique, dit:

-L'opprobre du Roi ? Où pouvez vous aller chercher çela ? Je n'ai été pour mon Roi, le grand Cirdan, et pours tous les seigneurs que j'ai pu servir par le jeu des alliances militaires, qu'un objet de satisfaction et de gloire, comme vous l'avez souligné il y a quelques instants, pareils capacités de combat et de maitrise des troupes ne se sont point vu depuis des générations d'elfes. Alors le Roi, son opprobre, elle ne peut être que des fadaises, soyez en assuré.

Bien sur, tout ceux qui conaissaient bien Ourien aurait compris qu'il mentait. En effet, lorsqu'il mentait, le langage de cour, trahissant sa haute naissance et son education par les plus grands, refesait surface et prenait le pas sur son langage simple qu'a force d'utiliser avec ses troupes, il avait finit par adopter en toutes circonstances. Certe ce qu'il disait n'était pas faux, en aucun cas, mais ce n'était que l'arbre qui cachait la fôret. Derriére cette facade de victoires éclattantes, de charges héroïques et de batailles menés avec les plus grandes qualités de général, il y avait ces deux évenement recents, ceux qui avait détruit son honneur, ceux qui l'avaient rendu honteux ....

James sentais qu'il tenait quelque chose. L'elfe avait à nouveau tenté de le noyer sous un flots de paroles, mondaines qui plus est, et qui sonnaient étrangement dans cette bouche sans doute plus habituée à manier la langue efficace des batailles. Oui, il avait touché juste... Mais si ce n'était son Roy, de quel Roy s'agissait il? Le démon réfléchissait rapidement, réunissant à une vitesse ahurissante ce qu'il avait entendu dire depuis son arrivée. Il y avait sur l'Archipel, un Roy plus puissant que les autres... Une annonce lue distraitement, elle était signé Roy Andromÿs... C'était lui, sans doute.

Des liens se faisait dans l'esprit aiguisé de l'ancien vampire. Ce royaume était réputé paisible, un homme d'arme devait s'y ennuyer... Comment se rendre utile, dans ce cas? Vite, bien... Mais bien entendu! Comme n'y avait il pas pensé? la protection, la veuve, l'orphelin... Ce n'était pas ce qui manquait! Avec un sourire un brin condescendant, James murmura à l'elfe, instillant chacun de ses mots avec un soin gourmand:

"Mais qui parle du Roy Cirdan? C'est envers le Roy Andromÿs que vous êtes en tort..."

James était concentré sur Ouriën, même s'il sentait vaguement une autre conscience, non long d'eux, il ne s'en préoccupa pas. Il s'amusait déjà beaucoup avec cet être si fier, qui luttait avec tant de volonté, qui se débattait si bien... L'atmosphère lourde de la clairière contribuait à saper les forces vives de l'elfe, pour le plus grand plaisir du démon, qui semblai ne pas ressentir cette pernicieuse influence. Soudain, le violoniste se rappela d'une autre affiche, gigantesque, parlant de la création d'une milice... Préférant ne pas prendre un autre risque, James, sans quitter son expression énigmatique, se mit à réfléchir à ce qu'annonçait cette affiche...

Décontenancée par l'absence d'odeur pour l'une des deux creatures, Brume reste à couvert, encore top intriguée pour reprendre sa route et laisser ces deux bipèdes à leurs affaires...

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[ HJ: Jm'excuse de ma longueure à repondre, mais avec la reprise ça a été super tendu, jrattrape mon retard tout de suite Smile

C'est quand qu'elle arrive la page 2 sinon, j'en ai marre de tourner ma roulette ^^ ]

Aux paroles de l'ancien Vampire, Ourien sursauta de maniére imperceptible, seul de légéres goutes de sueur, perlant sur son large front pouvaient trahir son angoisse. Mais il était un combattant et il luterait, il le savait, jusqu'au bout s'il le fallait.

A ce moment, perdu dans cette clairiére qui semblait se rétrécir pour pouvoir l'enfermer dans son carcan, il repenssa à son enfance, aux cours Du vieux sage, avec son Cousin Valten ces cours pendant lesquels Ourien, déja absorbé par sa place future dans la hierrarchie de la noblesse des elfes marins, dessinait des épées, ou utilisait des petits cailloux pour symboliser les soldats du petit bataillon de mercenaire que son père lui avait offert pour ses 10, pour s'entrainer dès son plus jeune age à comander aux hommes, bataillon qui ne l'avait plus jamais quitté et qui c'était s'accrifié entierement pour couvrir sa fuite de la ville en flammes.

Au souvenir de ses anciens compagnons d'armes, ceux qui lui avaient, en quelques sorte, appris le métier de général, à ceux qui étaient plus ses pères que ses fréres d'armes, la tristesse l'envahit un moment. Mais son âme de combattant reprenant le dessus, il prit le partit de continuer à lutter, pour la mémoire de ceux-ci. Le démon ne l'emporterait pas.

-LE Roy ANdromÿs ? Mais j'espére bien que vous rigolez jeune homme, il n'est qu'un Roi que je serve, c'est le Grand Roi Cirdan. Je suis attacgé par le lien du sang à celui çi. A ma naissance, j'ai été désigné pour succeder à mon père dans qui était lui même assigné à la protection du père du Roi Cirdan, et à la conduite de ses armées. Un tel lien ne s'appelle plus fidélité ou devotion, c'est lien est un lien si puissant et si fort que les puissances maléfiques dans leur ensemble seraient incapables de le defaires, quand bien même elles y mettraient toutes leurs forces. Je ne sert qu'un Roi ! Et je leur servirait jusqu'à la mort.

Ourien avait dit ces paroles avec une forte intensité et une très grande émotion, les derniéres phrases avaient presques étaient criés . Il avait dit tous cela sous le feu de l'émotion, au souvenir du massacre de SON bataillon. Bien sur il avait servit d'autres Rois, dont le Roy Andromÿs, mais ces Rois il ne les avaient servis que sur l'ordre de Cirdan, ainsi il considérait toujours servir celui-çi, ou ses interet tout du moins, car ce lien dont il avait parlé, il existait vraiment, ce lien n'était pas de la même nature que celui qui l'unissait à Valten mais ce lien était lui aussi d'une grande importance dans l'esprit d'Ourien.

[tu est tout pardonné, c'est jamais facile Wink

Surtout lorsque l'emploi du temps est pourri u_u(du vécu? tout de suite... 8B) (ouais, vivement la page deux \o/]

James retint un sourire triomphal. Il avait touché juste. L'infime sursaut et les légère gouttes de sueurs sur le front noble de l'elfe était plus qu'il n'en fallait au démon pour qu'il comprenne. Seulement... Le Vampire enragea soudain. Il lui échappait! Il osait se détourner! Son esprit se tournait vers de riant souvenirs! Comment pouvait il? Comment Cela était il possible?! Légèrement désorienté, l'ancien vampire lutta pour garder le contrôle de ses nerfs. Ce genre de duel était beaucoup plus éprouvant qu'il n'y paraissait. Heureusement, dans sa défense pleine de noblesse et de courage, l'officier lui donnait de grain à moudre, et le brun s'en sentit rassegné.

Quel adoration cet elfe vouait à son Roy! Et il était lié par le sang à celui-ci... Voilà qui était intéressant... L'esprit de James était à nouveau clair. Il était temps de passer au choses sérieuses. Imperceptiblement, l'apparence de la clairière s'altérait. Les pouvoirs démoniaques du violoniste puisait, a l'insu de l'elfe comme du démon, dans les souvenirs douloureux les plus récent du général, pour transformer la clairière, imperceptiblement...

"Quel magnifique dévouement! Quelle douce amitié doit vous lier... Les sentiments les plus doux sont connus pour adoucir les peines..."

James sous entendait il que le jugement de Cirdan était altéré par l'affection qu'il portait à son interlocuteur? qui sait... Telle une araignée, le démon tissait sa toile autour de l'autre.

Un grognement.
Sourd et assez fort, il sort de sa gorge sans même qu'elle s'en apperçoive. Instinctif, il résulte de cette ambiance qui se transforme au fil de la discussion dans la clairière.

Toujours à l'orée, à la frontière de ce qui se trame juste là bas, Brume, fait depuis quelques secondes, de petits pas de droite à gauche, indécise.

Elle pourrait, elle devrait partir et les laisser, ces deux etrangers, à leurs affaires.
Mais le spectacle intriguant est hypnotisant...

Langue pendue Nombre de messages : 93 Age : 32 Date d'inscription : 25/02/2005

Ourien était à bout de nerfs, les paroles doucereuses du démon le pénétraient de toutes part, son esprit s'envahissait de pensés noirs, ses défaites récentes prenaient le dessus sur ses nobles intentions et, il le sentait, sa froide carapace commençait à ceder. Lui, le grand guerrier, allait avoir besoin d'aide, et vite !

AUtour de lui l'allure de la clairiére continuait de s'alterer. Les arbres se rabougrissaient, le ciel s'assombrissait, on ne pouvait le jurer, mais depuis le debut de la discution, les araignés, insectes et autres créatures repoussante avait eu l'air de se multiplier.

Au milieu de toute cette noirceur, on pouvait tout de même voir cette île de blanche lumiére, Ourien, dans toute sa beauté, ressitant avec le peu de forces qui lui restait. Sa force commençait à faillir, il se sentait crouler sous les attaques de l'autre. Difficilement, il finit par réussir à articuler:

- Votre essence n'est pas naturel, je ne sais ce que vous pouvez bien être, mais que me voulez vous ?.

Sous l'effet des pouvoirs délétères du démon, la douce clairière s'altérait de plus en plus vite. L'herbe se fanait, prenait une teinte maladive, tandis que les majestueux arbres voyaient leurs troncs noircir et leur feuilles se racornir, tandis qu'ils gémissaient sous un vent inexistant. De sombres nuages s'amassait au dessus de leur têtes, et La vermines rampantes et galopantes semblaient grandir, se multiplier et les encercler pour assister à la curée.

Ah, cela, on pouvait le dire, il était beau cette elfe, presque resplendissant au milieu de cette noirceur de plus en plus oppressante, tandis que James se voyait paré de toutes promesses du fruit défendu et vénéneux. Quel contraste ils offraient! Le plus grand semblait baigné dans la lumière d'une lune bienfaisante et donc, tandis que dans les prunelles verte du démon luisaient de fantasque flammes toutes droit venues des enfers. L'ancien vampire se délectait de la souffrance l'autre, dont les forces s'amenuisait dans cette atmosphère lourde. Le violoniste tenait une étoile... Et il lui arracherait sa lumière avec le plus grand des plaisirs.

"Ce que je veux?"

James se rapprocha d'Ouriën, caressant avec douceur sa joue, un sourire quasi angélique sur le visage. Sa voix se chargea de tendresse, et il tint un bref instant le menton du général entre ses mains, plongeant doucement ses yeux dans les siens.

"Je vais le prendre..."

Le regard brûlant du démon semblait pénétrer l'âme de l'autre, faisant rejaillir sans pitié les pires évènements de sa vie...

Langue pendue Nombre de messages : 93 Age : 32 Date d'inscription : 25/02/2005

[JE profite que la pate à crépes repose pour écrire ma réponse et après je file les cuires Very Happy

jm'excuse encore pour la lenteur de mes réponses]

LE contact de la main du démon sur sa peau, l'intensité de leur échange de regards, tout çeci dégoutait Ourien au plus haut point, lui dans sa fierté ne pouvait être touché par personne, si ce n'est le vent et jamais l'un de ses soldats n'avaient eu l'affront de le regarder ainsi. Ses enemis ? il n'avaient pas le temps de le faire. Mais là tout était différent, le choix des armes et du champs de bataille avaient été laissés à son enemie, et ces armes, Ourien ne les maitrisaient pas, rhétorique, magie, maléfice n'étaient pas des mots de son vocabulaire courant.

Ainsi quand l'autre lui injecta des images de son "suicide", de son renvoie par le Roy, de la defaite d'Aralonde, ses nerfs cédèrent.

Projeté en arriére, il trébucha sur une pierre et tomba en arriére, le visage ecquarquillé, sa main gauche trouva naturelemnt la garde de son épée, il dégaina et se jeta en avant poussant un formidable:

-POUR LE ROI !

Son esprit était ailleur, il était sur des champs de bataille, les arbres étaient des enemis et il les tailladait, fendant des branches qu'il croyait être des membres, virvoltant au milieu de phalanges invisibles, donnant des ordre à une amrée de spectre, parcourant la clairiére en donnant de grand moulinets dans le vide, il finissait ainsi d'épuiser ses derniéres forces...

James lut dans les yeux de l'elfe des images terribles, étincelles fugitives qui passaient à une vitesse effrayantes, lorsque soudain, quelque chose dans ce regard, dans cette assurance hautaine et malmenée, céda. L'elfe fut projeté en arrière, et son corps trouva une réponse inconsciente à ces attaques si sournoises. Un bref instant, le démon crut que l'autre allait l'embrocher, mais un pas sur le côté et le général le frôlait sans lui faire de mal. Le cri de l'autre fit sourire le violoniste. Il avait perdu l'esprit... Quelque chose s'était brisé quelque part... C'était si amusant!

L'elfe tailladait sans pitié les arbres entourant la clairière, virvoltant, l'épée à la mains, comme si les ennemis l'entourait de toutes part. Parfois, un ordre bref jaillissait de sa bouche, tandis qu'il entraînait à sa suite une armée de fantômes. L'elfe épuisait ses dernières forces... Et James riait, il riait à gorge déployée, suivant des yeux le manège d'Ouriën, allant jusqu'à courir à ses côtés, son rire prenant des accents presque hystériques.

Qu'il se sentait bien! La souffrance du général était comme une délicieuse drogue pour lui, et plus les mouvement de celui-ci se faisait difficile et ralenti, plus il exultait. Dans un jeu diabolique, James frôlait les bras de l'elfe, son dos, pour renforcer son illusion d'être au prise avec une armée, Le bruissement des feuilles devenait le cliquètement des armes, et les pas d'Ouriën réveillaient des échos formidables, tel une légion en marche. Le visage pâle du démon était presque extatique, et ses mouvements vifs, tandis qu'il entourait dans un tourbillon d'illusion sa pauvre victime.

Dans un murmure doux, si doux, comme celui d'un amant, le violoniste encouragea la folie de l'elfe...

"Danse... Danse... Que virevolte les lames... Que coule tes larmes... Et ta souffrance sera mienne."

Sursautant aux mouvements brusques de l'elfe, la louve, tout poil hérissé sur le dos, hésitait encore entre fuir et intervenir...
Qu'aurait-elle à y gagner ? Et de quel maléfice s'agissait-il là ?

Tandis que l'elfe bravait quelques armées invisibles, le sans-odeur lui tournait autours comme le chat joue avec sa victime...
Respecter sa proie... Voila qui était loin d'être le cas.
Elle renifla et l'espace d'un instant, l'instinct prit le pas sur sa crainte.
Elle recula pour prendre de l'élan et s'élança pour sauter dans la clairière comme on franchit une frontière interdite...

Toute grondante et menaçante, elle se mit à suivre le pas étranges des deux bipèdes tout en dardant son regard sur celui qui semblait la danse...