chantant doucement pour elle-même

*Ninquelen n'arrêta pas de chanter, de plus en plus doucement mais paradoxalement avec plus en plus de force.

Arrivée au bord du lac elle s'assit. Elle chanta là toute la journée, sans prendre aucune nourriture ni aucun repos.

Quand le soleil se coucha et que les étoiles commencèrent à briller Ninquelen cessa enfin de chanter. A bout de force elle s'affala et s'endormit sur la rive du lac.

Tiernan était sauf, du moins elle l'espérait, elle voulait le croire.*

*arya était assise un peu plus loin. Une douce chanson la tira de sa reverie. cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas entendu un aussi doux chant. cela lui rapellait tellemnt son peuple...
elle resta là, à écouter la melodie...*

*Ninquelen dormait profondément d'un sommeil sans rêve, un sommeil réparateur. Elle entendit un doux chant, et de ce chant naquit un rêve. Un lac à l'eau lisse reflétant la lumière des étoiles. Une lune pâle dans le ciel et le doux bruit de la nuit. Des hommes et des femmes dansaitent en silence au son de la harpe du maître barde dans une forêt de sapins.
elle vit les loups; les loups pleuraient.
C'était chez elle ! Chez les elfes des forêt toujours vertes. Son peuple !

Puis la vision changea, elle était dans une forêt de hêtres et de frènes, le maître-barde, celui qui avant jouait de la harpe, jouait cette fois de la flûte. Tous les elfes chantaient, ceux qu'on nommaient les elfes-feuillus car dans les forêt dans lesquelles ils vivaient on marchait sur un doux tas de feuilles. Son peuple d'adoption !

Puis la vision changea une dernière fois.
Elle était seule et marchait dans un village, elle était intimidée car elle n'avait jamais vu quelque chose de semblable de sa vie; c'était un village d'humains...
Puis elle entendit un chant, cétait le maître-barde qui chantait.
Soudain elle le reconnu:

- Alfel !

*criant ces mots elle se réveilla et vit qu'il n'était pas là...
Il y avait une elfe et un homme qu'elle avait déjà vu mais ne se rapellait pas où.
Cherchant Alfel elle tourna la tête a droite et à gauche ésperant qu'il apparaisse de derière un arbre. Mais il n'était pas là...
Sentant venir des larmes à ses yeux elle plongea dans le lac.*

*s'aprchant, dit d'une voix douce*:
_tout vas bien?

H-J heu .. tu t'approches de qui ?

de toi!

H-J désolée ..je suis dans le lac ...

Ninquelen réaparu sur l'autre rive. Elle fit quelques pas en direction de la forêt puis arrassée par la fatigue et le chagrin se laissa tombé au sol.

Des larmes innombrables coulaient sur ses joues; des larmes trop longtemps retenues.

Alfel était mort MORT ! et elle n'y pouvait rien; elle ne pouvait plus l'aider.

Puis le souvenir du mage de glace s'insinua dans son esprit; lui, elle pouvait l'aider, elle devait l'aider... ... mais elle l'avait déjà abandonner.
Il était venu vers elle; elle avait fuit. Elle fuyait tout. Elle était lâche.
Elle l'avait abandonner; elle les avait tous abandonner !

Les loups pleuraient, dans sont rêve... Les loups pleuraient ....

Niëharmo... elle n'avait pas tenu sa promesse. Ils étaient mort. Le grand loup gris était mort; Alfel était mort !

Niëharmo... des larmes d'impuissance; elle ne pouvait offrir que cela... des larmes.

Abandonnés, c'était trop tard; elle les avait abandonnés.

Encore une fois les images de tous ceux qu'elle avait laissé tombé défilèrent dans son esprit.

Nela, Alfel, Tiernan... Tiernan

Il vivait toujours... mais comment la regarderait-il à présent ?

*en pleure elle chuchota doucement*

-Tiernan, je me souviens de ton nom maintenant. Je ne l'oublirai pas ... Je le promet.

*une main se pose sur son épaule. une autre essuie doucement ses larmes. puis Marthosë s'agenouille à ses côtés.*
Allons, Olufëploressë, ne pleure plus. Je sais ce qui cause ta peine, je l'ai senti : mais cela est tellement évident pour celui qui regarde un peu le monde autour de lui.
*lui sourit, la relève doucement.*
Ton passé te fait souffrir, petite Elfe, hm ? Et il se mêle étrangement à ton présent...

*Ninquelen cessa de pleurer et resta silencieuse. Elle éprouvait une infinie reconnaissance envers cet elfe si gentil. Mais elle ne savait pas comment s'exprimer, tout dans sa tête n'était plus qu'un brouillard où s'entrechoquait le passé, le présent et nombre de sentiments contradictoire.
Elle fixa le lac et essaya de faire le vide dans son esprit puis elle prononça à mis-voix.*


-merci...

*Son regard se porta sur les étoiles, puis sur la forêt. les feuilles vertes chantaient dans le vent, le vent murmurait une douce complainte.
Le vent du vent fit à nouveau naître d'innombrable image dans son esprit mais elle les chassa et essaya à nouveau de se calmer.*

les loups pleurent dit-elle simplement

*chante doucement*
Olufë plorint,
si elstit tem...
plorint Häimen van
Vüniser set ruter
e iussier...
e te, sis her
to elsten tem
et to löfhen tem...
sis vi tem...
sis tem e sint te...
Olufëploressë.

*Le chant était beau. Elle n'en comprenait pas le sens, mais cela ne comptait pas.
Elle écouta ce chant jusqu'au bout immobile, mais l'espoir revenait peu à peu dans son coeur.*

*Elle sourit*

*sent que traduire ses mots ne servira à rien, mais le fait tout de même, pour qu'ils gagnent en force.*
les loups pleurent,
si on les écoute...
ils pleurent le temps
d'un monde meilleur
et plus jeune...
et toi, tu es ici,
pour le écouter
et pour les aimer...
tu es comme eux...
tu es eux et ils sont toi...
Larme de Loup...
Oui, ton passé et ton présent sont inextricablement mêlés, et tu fuis les réponses.
*sourit.*
Je le comprends et je te comprends...

Que dois-je faire ?

Tout,.. tout ce que j'ai fait dans le passé à mal tourner ... je...

Ils avaient tous confiance en moi ?

Que me reste-t-il à faire ?

La petite Naly, Alfel, les loups et tant d'autres .. je leur ai tourné le dos comme je viens de le faire en tournant le dos à Tiernan...

Comment puis-je me racheté ? Je... je jure que je ne leur voulais aucun mal.

*se souvient de sa discussion avec Rovail : une fois de plus, cela se répète.*
Arrête, Olufëploressë ! Il suffit. Evidemment que tu n'as pas voulu leur faire de mal : qui voudrait faire souffrir et voir mourir ses amis ? Mais laisse tes regrets sur le bord de la route ; Ortanü le Destin vous a séparés à jamais, mais il faut passer à autre chose : user du passé pour voir ET accepter le présent ; se servir de lui, de tes erreurs pour vivre... et pour vivre pour toi, plus pour les autres. Tu es seule et le monde est bien trop vaste et bien trop empli de haine et d'injustice. Me comprends-tu ? Je suis désolé si je suis un peu brusque, mais je suis lassé par tous ces pleurs qui ne cherchent pas la sortie, et je ne parle pas seulement de toi.

*baisse la tête se sentant coupable.*

Je suivrais ton conseil Gilärtseascet; je ferai de mon mieux.

Il faut que je vive dans le présent; il faut que j'aille m'escuser auprès de Tiernan...

*elle se leva et et fit quelque pas, puis elle s'arrêta et s'en se retourner dit doucement.*

Merci...merci de tout coeur

*elle partit à la recherche du mage de glace: Tiernan.*

*resté seul, songe et marmonne.*
Si l'amour ne se mêle pas de la vie de ces deux-là, autant prendre ma retraite, n'est-ce pas Müni, chère déesse ? Tu te mêles bien de la mienne... retournerons-nous un jour sur Tenya ?...
*baisse la tête, les yeux emplis d'étoiles.*

voir le message de Tiernan sur la colline endormie : "Seul sur la colline"

*Ninquelen se demandait où elle pourrait trouver Tiernan. Elle pensait se rendre dans la forêt enchantée, la forêt des mages...

Quand soudain elle entendit crié son nom.

Sans plus réfléchir elle courut vers la source du cris.*

*regarde partir la jeune Elfe. puis baisse la tête, vaguement triste.*
Ah... l'ai-je seulement aidé ? Ou s'en est-elle seulement rendu compte ? Les Dieux seuls le savent, et elle ne reviendra pas parler au vieillard que je suis... une amitié impossible, sans doute, trop d'âges nous séparent... oh... j'aimerais que tu sois à mes côtés en cet instant ma douce : où es-tu, Tufillharolarpacë ? Peignes-tu tes blonds cheveux ? Chantes-tu quelque hymne à Müni ?...

- J'aimais à me promener en ces lieux je me souviens jadis de son chant divin et je me languis.
Tiernan se mit a chanter avec peine en mémoire de cette nuit où il était devenu loup et il avait cru avoir été aimé d'une jeune barde...
La douleur au fond de son coeur le poussa à s'agenouiller sur le bord de l'eau et d'appeler son nom. Seuls les cygnes voguait là.
Il susurra avec lassitude :
"Pourquoi m'a tu abandonné toi qui remplissait mes yeux et tout mon corps d'un bonheur sans pareil?"